L’Union de 1840 et notre annexion au Canada britannique : les débuts de la pensée fédéraliste

L’Union de 1840 et notre annexion au Canada britannique : les débuts de la pensée fédéraliste

  • Auteur(e): Robert Comeau
  • Dossier: Hors-dossier
  • Type: Idées

Extrait

Rares aujourd’hui sont les historiens et les analystes québécois qui osent
rappeler que l’année 2015 marque le 175e anniversaire de la mise en mino-
rité politique du peuple québécois, et les débuts de sa provincialisation.
Tout le mouvement indépendantiste des années soixante est pourtant fon-
dé au départ sur cette volonté d’en finir avec ce statut de province subor-
donnée et dépendante, faisant ainsi la lutte dans l’espoir de convaincre la
population de la nécessité de remplacer l’État fédéré par un État indépen-
dant, dans un pays souverain. Notre oppression nationale n’a pas com-
mencé en 1867, mais bien dès 1840 comme l’a bien analysé l’historien
Maurice Séguin, spécialiste de notre histoire sous le régime britannique.
L’Union législative du Haut et du Bas-Canada avec un parlement unique,
imposée en 1840 par Londres, constitue pour notre nation une véritable
conquête politique dans le prolongement de la conquête militaire britan-
nique. D’ailleurs, la date du 10 février 1841 qui a été choisie par le gouver-
neur Sydenham pour marquer le début de ce régime d’union a été retenue
délibérément en rappel au 10 février 1763, date de la signature du traité de
Paris, comme l’explique Guy Bouthillier dans le dossier « L’Acte d’Union :
la deuxième conquête » paru dans L’Action nationale1. Quant à l’analyse
scientifique magistrale de cette période par Maurice Séguin, elle a été pu-
bliée sous le titre Histoire de deux nationalismes au Canada2.

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