Mon appui à Allende et au Chili

Mon appui à Allende et au Chili

  • Auteur(e): Louise Harel
  • Dossier: Chili-Québec, 1973-2023. Mémoire d'un coup d'État et d'une expérience de solidarité
  • Type: Témoignage

Extrait

Nous suivions très attentivement ce qui se passait au Chili depuis l’élection d’Allende. Pour nous, il s’agissait d’un projet de socialisme démocratique, bien plus inspirant que l’expérience de l’URSS, qui perdait de sa crédibilité. Cuba ne pouvait pas être un modèle pour le Québec non plus ; malgré le fait que sa révolution avait été bien accueillie chez nous, elle ne correspondait pas à nos attentes. Les opposants au projet d’indépendance prétendaient que si cette cause triomphait, le Québec deviendrait le Cuba du Nord, mais c’était une affirmation qui n’était pas fondée. Par contre, ce qui se passait au Chili nous semblait beaucoup plus près de notre réalité, c’était quelque chose qui pouvait mobiliser l’opinion publique québécoise. C’était un vent d’espoir pour notre génération. Le projet d’Allende de nationaliser les grandes mines de cuivre allait dans le même sens que la nationalisation de l’électricité chez nous, au Québec, tout comme la création de sociétés d’État pour la vente d’alcool, avec la mise sur pied de la Société des alcools du Québec (SAQ). Il faisait aussi partie du processus de décolonisation amorcé dans les anciennes colonies britanniques et françaises depuis les années 1960. J’avais acheté le disque contenant le discours prononcé par Allende lors de son passage aux Nations Unies, en novembre 1972, qui se vendait dans les librairies et les magasins de disques. Je l’ai écouté avec beaucoup d’attention avec mes amis, car le Chili était une sorte de « troisième voie », qui divergeait du capitalisme et du socialisme de l’URSS. Je crois que je garde encore ce disque chez moi.

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