Pierre Henrichon, Big data : faut-il avoir peur de son nombre ? Cybernétique, dataveillance et néolibéralisme: des armes contre la société, Montréal, Écosociété, 2020, 199 p.

Pierre Henrichon, Big data : faut-il avoir peur de son nombre ? Cybernétique, dataveillance et néolibéralisme: des armes contre la société, Montréal, Écosociété, 2020, 199 p.

  • Auteur(e): Mathieu Gauthier-Pilote
  • Dossier: Hors-dossier
  • Type: Compte rendu

Extrait

Comptant 199 pages, le premier essai de Pierre Henrichon, traducteur de métier, militant politique de gauche de longue date et président-fondateur d’Attac-Québec, se lit rapidement et aisément. Il se compose d’une introduction, de sept chapitres et d’une conclusion. L’introduction annonce l’intention de l’auteur: faire comprendre comment des tendances lourdes qui convergent actuellement sur trois fronts (l’automatisation des activités humaines, le Big Data et le néolibéralisme) aggravent plus qu’autre chose la crise que vivent nos démocraties (méfiance envers les politiques et les médias, baisse de la participation aux élections, montée des populismes). En plus de paver la voie vers de «nouvelles formes de domination» (p. 10), ces tendances lourdes agissent de concert pour amenuiser l’espace politique (au profit de l’espace marchand), éroder la pertinence du travail humain (face au travail automatisé) et détruire la société, comprise comme «lieu de mutualisation des activités, des projets et des risques » (p. 10). Cette dernière est remplacée par une «dissociété », terme emprunté à l’économiste français Jacques Généreux pour décrire le lieu au sein duquel les individus sont mis en concurrence et perçoivent l’autre comme une menace au lieu d’un concitoyen. Pour faire comprendre au lecteur les tenants et les aboutissants de la malheureuse «convergence tripartite» (p. 12), Henrichon se lance dans une ambitieuse enquête des courants de pensée (le libéralisme, la cybernétique et la quantification) et de leurs «complices sociotechniques» (p. 13) (l’automatisation et le Big Data) qui en sont à la source.

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