Censures à l’université : panique morale ou déni du réel?

Censures à l’université : panique morale ou déni du réel?

  • Auteur(e): Yves Gingras et Thierry Nootens
  • Dossier: Hors-dossier
  • Type: Note de lecture

Extrait

Avec Panique à l’université [1], le professeur de science politique de l’UQAM Francis Dupuis-Déri veut expliquer que la « rectitude politique» et le «wokisme» sont des «menaces imaginaires » comme l’affirme le sous-titre de l’ouvrage. Après d’autres, il apporte ainsi sa contribution aux débats qui agitent depuis quelques années le petit monde intellectuel et médiatique québécois, avec une dizaine d’années de décalage par rapport à ce qui se passe aux États-Unis [2].

Convaincu de connaître la juste mesure des choses, Dupuis-Déri affirme que l’ampleur prise par les discussions publiques sur les discours considérés comme «politiquement corrects» et les actions des activistes dits «woke» [3] relève de rien de moins que d’une «panique» qualifiée de «morale» – car il y a bien sûr d’autres sortes de paniques. Selon lui, «plutôt que de voir l’éveil des consciences comme une avancée scientifique, les polémistes l’ont transformé en épouvantail pour exciter l’opinion publique, identifiant l’antiracisme à un grave problème social et politique, dans les universités et la société en général» (p. 15, nous soulignons). Comme nous le verrons, alors que le titre annonce une «panique à l’université», l’auteur polémique en fait essentiellement avec ces «polémistes » qui sont presque tous extérieurs à l’université.

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