Le Deuxième front de la CSN. Des gains importants. Un échec

Le Deuxième front de la CSN. Des gains importants. Un échec

  • Auteur(e): Michel Rioux
  • Dossier: Les cent ans de la CSN : éléments d’histoire
  • Type: Idées

Extrait

Quelques mois à peine après avoir remplacé Jean Marchand à la présidence de la CSN, Marcel Pepin publiait, au congrès de 1966, un percutant rapport moral : Une société bâtie pour l’homme. On y préconisait par exemple, pour l’État québécois, un « rôle d’entraîneur de l’économie, ou d’initiateur. » Le virage vers un syndicalisme davantage radical et revendicateur, qui serait la marque du nouveau président, commençait à prendre forme. Deux ans plus tard, dans un nouveau rapport moral, Pepin ouvrait ce qu’on a appelé le Deuxième front. On y retrouve ce constat : Une idée était plantée en terre syndicale. Elle allait germer de diverses façons dans le demi-siècle qui suivra. En témoigne ce que Jacques Létourneau a appelé son « testament syndical » livré en juin 2021 au Conseil confédéral de la CSN. Celui qui quittait son poste de président de la CSN pour se présenter à la mairie de Longueuil a alors inscrit cette décision dans la foulée du rapport de 1968. On a l’habitude de situer le début de la Révolution tranquille à l’arrivée au pouvoir du Parti libéral de Jean Lesage en juin 1960. Mais comme l’ont avancé plusieurs, dont le syndicaliste et essayiste Pierre Vadeboncoeur, cette révolution avait été amorcée depuis quelques années dans les milieux intellectuels, dans certains partis politiques et dans les syndicats, dont la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), qui, quelques mois après l’élection des libéraux, prit le nom de Confédération des syndicats nationaux (CSN). 

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