Régulation et civilisation : aux périphéries de la pensée de Jean-Marie Fecteau

Régulation et civilisation : aux périphéries de la pensée de Jean-Marie Fecteau

  • Auteur(e): Martin Robert et Catherine Larochelle
  • Dossier: Des marges et des normes
  • Type: Idées

 

Extrait

Jean-Marie Fecteau a placé le libéralisme au cœur de ses travaux, en insistant sur l’ancrage occidental de la société québécoise. Comme il l’explique en introduction de son dernier livre La liberté du pauvre:

« Cet univers de représentations [libérales] constitue un patrimoine occidental. Il s’agit moins, à ce stade, d’en arriver à une (nécessaire) histoire comparative des discours et des pratiques nationales que de chercher à retrouver et à comprendre le socle intellectuel commun sur lequel reposent les différentes expériences nationales en la matière. À ce niveau, le Québec doit être considéré, ni plus ni moins, comme partie de ce patrimoine commun, même si l’essentiel du débat se déroule dans les pays d’Europe de l’Ouest et très peu, du moins de façon large et explicite, en périphérie (avec l’exception partielle des États-Unis). Il nous a donc souvent fallu passer par les textes français et britanniques pour saisir au mieux l’expression généralisée et souvent bavarde de l’idéal libéral en matière de traitement du crime et de la pauvreté. »

Fecteau a ainsi exploré en profondeur la logique du lien social dans ce XIXe siècle occidental qu’il voulait analyser comme un tout. Il s’est moins intéressé à ce qui formait l’envers de ce patrimoine occidental, c’est-à-dire à la régulation d’autres populations, non blanches, non chrétiennes, par les sociétés «centrales», qui a pourtant participé à l’élaboration de ce «socle intellectuel commun» aux sociétés d’Occident

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