L’économie politique des patriotes, entre capitalisme et socialisme

L’économie politique des patriotes, entre capitalisme et socialisme

  • Auteur(e): Julien Mauduit
  • Dossier: Patriotisme et économie durant les Rébellions de 1837-1938
  • Type: Article

Extrait

 En pleine campagne d’agitation contre le régime impérial britannique, les patriotes bas-canadiens prônent également une révolution économique contre les «monopoles», «une révolution purement morale, une révolution des fortunes par une concurrence légale.» Parallèlement, le Parti patriote défend le maintien du régime seigneurial, privilège aristocratique qui obstrue la libéralisation de la production et des échanges. Cette contradiction se retrouve dans l’historiographie. Plusieurs historien(ne)s soulignent le caractère libéral, moderne, et même capitaliste du mouvement patriote. Cette tendance relativise l’interprétation dominante qui insiste, au contraire, sur un idéal agraire opposé au développement de l’économie commerciale et capitaliste. La critique par les patriotes des mécanismes économiques modernes a longtemps été apparentée à une résistance rétrograde, «irrationnelle» et vaine face à l’avènement du «progrès» capitaliste. Avec des nuances salutaires, plusieurs travaux récents continuent d’assimiler les patriotes à un idéal agraire caractérisé par la défense d’une société de petits propriétaires et l’opposition au pouvoir corrupteur de l’argent.

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