Représentation (s)

Représentation (s)

  • Auteur(e): Marie-Eve Ouellet
  • Dossier: La représentation en Nouvelle-France
  • Type: Présentation de dossier

Extrait

Dans sa « Défense et illustration de la notion de représentation », Roger Chartier souligne les différentes familles de sens de ce mot dans le Dictionnaire d’Antoine Furetière, publié en 1690. Dans sa dimension matérielle, la représentation se définit comme une « image qui nous remet en idée et en mémoire les objets absents ». Par ailleurs, elle « se dit au Palais de l’exhibition de quelque chose. […] Quand on fait le procès à un accusé, on lui fait la représentation des armes dont il s’est trouvé saisi […] ou autres indices qui sont contre lui ». La définition du verbe précise ce sens juridique de la représentation : représenter « signifie aussi comparoir en personne, et exhiber les choses ». Cette comparution répond à la volonté de la cour, toutefois la représentation est bidirectionnelle : représenter, c’est également « Remontrer, tâcher à persuader », donc saisir la justice de sa propre initiative pour faire valoir ses intérêts. Un dernier sens plus politique du verbe doit attirer notre attention. Représenter, c’est « Tenir la place de quelqu’un, avoir en main son autorité ». Cette définition de la représentation la rapproche de sa dimension matérielle, à savoir incarner ce qui est hors d’atteinte. Qu’il s’agisse d’une chose, d’un concept ou d’une personne, la représentation touche donc ce qui est présent comme ce qui est absent, elle est du domaine du matériel comme de l’immatériel[1].

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