Le renforcement des normes sur la violence maritale. Le cas de la Montreal Society for the Protection of Women and Children, 1882-1920

Le renforcement des normes sur la violence maritale. Le cas de la Montreal Society for the Protection of Women and Children, 1882-1920

  • Auteur(e): Fernand Hébert
  • Dossier: Question sociale, problème politique : le cas du Québec de 1836 à 1939
  • Type: Article

Extrait

Le mouvement d’opposition à la violence conjugale prend aujourd’hui une ampleur sans précédent. Malgré les tabous qui entourent ce sujet, le fait que des femmes et des hommes cherchent à mettre un terme à ces gestes qui nous troublent n’est pourtant pas nouveau. Déjà au siècle dernier, l’Angleterre, sous les pressions des associations féministes, adoptait plusieurs normes législatives susceptibles de restreindre l’autorité maritale et d’assurer le droit des femmes à leur intégrité physique. Aux États-Unis, dès le milieu du XIXe siècle, le mouvement féministe prit position en faveur des femmes battues en déclarant que la lutte contre la violence familiale passait obligatoirement par l’émancipation des femmes et par leur droit au divorce. Or, déclarer la femme principale victime de la violence ne pouvait se faire sans opposition. Vers la fin du siècle, la lutte était reprise par les associations réformistes qui, en déplaçant l’attention du public sur l’urgence d’intervenir dans les familles pour y protéger les enfants, en sont venues à prendre officiellement position en faveur des femmes battues. 

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