« Le bilinguisme qui nous tue » : André d’Allemagne et la condamnation du bilinguisme institutionnel au Québec (1958-1968)

« Le bilinguisme qui nous tue » : André d’Allemagne et la condamnation du bilinguisme institutionnel au Québec (1958-1968)

  • Auteur(e): Jean-Philippe Carlos
  • Dossier: Le projet du bilinguisme canadien : histoire, utopie et réalisation
  • Type: Article

Extrait

Au Québec, c’est au tournant des années 1960 que le mouvement indépendantiste s’ancre de manière tangible dans le paysage politique de la province. Inspirés par le courant néonationaliste québécois ainsi que par les mouvements de décolonisation d’outre-mer, plusieurs réseaux intellectuels s’organisent autour de l’idéal commun de la souveraineté politique de l’État québécois et du rejet de l’ordre constitutionnel canadien[2]. Parmi les différents facteurs qui mènent ces nationalistes à vouloir privilégier la voie de la séparation, on notera entre autres l’importance accordée à la défense de la culture canadienne-française. La primauté accordée à la pérennité de la langue française ainsi que l’accent mis sur la condamnation du bilinguisme institutionnel au Québec constituent alors pour bon nombre d’intellectuels indépendantistes des moyens efficaces dans la lutte contre l’impérialisme linguistique anglo-saxon[3]. Or, l’un des penseurs les plus influents de cette époque, André d’Allemagne, est sans doute l’intellectuel indépendantiste qui a le mieux articulé son discours à l’égard de la question du bilinguisme.

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