La science historique à l’heure du bilinguisme : retour sur la création du Dictionnaire biographique du Canada

La science historique à l’heure du bilinguisme : retour sur la création du Dictionnaire biographique du Canada

  • Auteur(e): François-Olivier Dorais
  • Dossier: Le projet du bilinguisme canadien : histoire, utopie et réalisation
  • Type: Article

Extrait 

Dans le panthéon de l’édition savante canadienne, le Dictionnaire biographique du Canada (DBC) occupe une place des plus enviables. Encensé par la critique, auréolé des plus prestigieux prix, dont le prix d’histoire du gouverneur général pour les médias populaires, le dictionnaire, qui en est à sa 57e année d’existence, a acquis au fil du temps un véritable statut de « trésor national[1] » selon le mot de son codirecteur actuel David A. Wilson. Décliné en 16 volumes contenant plus de 8000 biographies de Canadiens décédés avant 1931, son autorité n’a d’égal que les éloges unanimes dont il a fait l’objet de la part de la communauté scientifique élargie, ceci tant pour sa fiabilité, sa rigueur que son accessibilité, grandement facilitée par la mise en ligne de ses biographies il y a quelques années[2]. Il semble toutefois que ces éloges, souvent sous forme de bilans et de rétrospection bien agencés produits à l’occasion de ses anniversaires[3], se sont substitués au réel travail d’historicisation. Or, pour paraphraser l’historien André Burguière, les célébrations sont rarement les meilleures conseillères de la recherche historique dans la mesure où leur caractère rétrospectif tend parfois à masquer la contingence des événements et leur ancrage social[4]. Rares sont en effet les études qui, à ce jour, ont analysé le Dictionnaire au-delà de sa genèse événementielle, autrement dit comme un objet historique à part entière, avec le souci d’interroger, au moyen des outils de l’histoire intellectuelle, son contexte de production et ses contours scientifiques et idéologiques d’un point de vue critique.

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