La médecine légale des aliénés selon Georges Villeneuve (1895-1917)

La médecine légale des aliénés selon Georges Villeneuve (1895-1917)

  • Auteur(e): Guy Grenier
  • Dossier: Folie et société au Québec, XIXe-XXe siècles
  • Type: Article

Extrait

En 1840, le médecin français Marc indiquait que l’expertise psychiatrique lors des procès avait un double rôle : elle avait bien sûr pour but d’empêcher que des aliénés méconnus soient injustement condamnés et emprisonnés ; mais elle était également utile pour démasquer les cas de simulation. Jusqu’à maintenant, la plupart des auteurs se sont attardés sur le premier rôle et sur les conflits qui en résultèrent entre la psychiatrie et la loi. Ainsi, dans Console and Classify, Jan Goldstein écrivait que, dès sa fondation, la médecine aliéniste s’est confrontée avec les disciplines préexistantes, dont le droit, pour fonder sa légitimité. Dans ce contexte, « la monomanie était l’instrument idéal pour cette querelle de frontières, parce que sa logique interne contredisait le sentiment répandu chez les magistrats que les profanes étaient compétents pour identifier la folie ». La création de nouvelles entités cliniques, comme la monomanie ou la folie morale, est généralement vue comme « un biais pour pathologiser un nouveau secteur de comportement » et le signe d’une stratégie socioprofessionnelle. 

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