Sylvie Lacombe, La rencontre de deux peuples élus, Les Presses de l'Université Laval, Québec, 2002, 291 p.

Sylvie Lacombe, La rencontre de deux peuples élus, Les Presses de l'Université Laval, Québec, 2002, 291 p.

  • Auteur(e): Béatrice Richard
  • Dossier: Hors-dossier
  • Type: Compte rendu

Extrait

Voici une contribution majeure à l’histoire des identités nationales au Canada. Le livre de l’anthropologue et sociologue Sylvie Lacombe présente ceci d’original qu’il offre une étude comparative de l’évolution de la conscience nationale des deux solitudes entre 1896 et 1920. La période choisie n’est pas anodine : marquée par la montée des empires coloniaux (Grande-Bretagne, France, Allemagne, Russie, etc.), elle oblige le dominion du Canada à s’interroger sur son destin politique, en clair sur les modalités de son accession au statut de nation autonome. Dans ce contexte délicat, plusieurs courants antagonistes tentent alors de définir un projet canadien. Trois grandes visions émergent de cette effervescence, nous montre l’auteure : le continentalisme (qui prône le rapprochement avec les États-Unis), l’impérialisme et le nationalisme pan-canadien (essentiellement défini par Henri Bourassa). Les débats souvent acrimonieux qui s’ensuivent entraînent un état de crise politique chronique qui atteint des pics avec la guerre des Boers (1899-1902), la question du renouvellement du traité de réciprocité avec les États-Unis et la crise navale (1910-1911). 

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