Frontière et identité américaine : vers une américanisation/« manichéisation » du monde ?

Frontière et identité américaine : vers une américanisation/« manichéisation » du monde ?

  • Auteur(e): Anne-Marie D'Aoust
  • Dossier: Hors-dossier
  • Type: Article

Extrait

Depuis sa première formulation en 1893 par l’historien Frederick Jackson Turner, la théorie de la Frontière et sa pertinence en tant qu’analyse historique du développement des États-Unis a longtemps été débattue. Au départ élaborée pour expliquer le caractère « américain » du continent et l’émergence de structures démocratiques sur son sol, la Frontière a rapidement été identifiée comme une expérience formatrice majeure, voire un mythe fondateur de la pensée politique américaine. En fait, un regard sur l’historiographie permet de constater que l’impact réel de la Frontière a tour à tour été mis en cause, réaffirmé et nuancé. Ce mythe, profondément ancré dans l’histoire et la culture américaines, a influencé la perception que les Américains ont de leur propre histoire et du sens profond qui lui est rattaché. Cependant, lorsqu’un concept explicatif visant à donner une orientation à l’histoire d’un peuple devient inhérent à cette même histoire et lorsque l’interprétation de celle-ci se fait à la lumière de ce concept, il devient évident que le cadre explicatif se dénature et perd de sa rigueur pour se transformer en véritable mythe. 

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