Ginette Pelland, Écrire dans un pays colonisé, Éditions Trois-Pistoles, 2004.

Ginette Pelland, Écrire dans un pays colonisé, Éditions Trois-Pistoles, 2004.

  • Auteur(e): Louise Mailloux
  • Dossier: Hors-dossier
  • Type: Compte rendu

Extrait

On aurait tort de croire que l’écriture n’est qu’un acte intime se limitant à la chambre et qui s’achève avec le dernier mot, car que peut bien valoir un texte que personne n’aurait lu ? Ceux qui écrivent le font pour être lus. Or il s’avère qu’au Québec, « écrire est un suicide », affirme Ginette Pelland. Car si l’expression québécoise se porte bien, on ne peut pas en dire autant de sa promotion et de sa diffusion. L’édition québécoise souffre d’un profond colonialisme culturel qui fait de nous « un peuple traducteur, importateur et exportateur des idées des autres ». C’est le navrant et terrible constat auquel en arrive Pelland dans son dixième et dernier essai (Écrire dans un pays colonisé), dans lequel elle dresse un portrait sans complaisance de l’industrie du livre québécois, soulignant que sa situation actuelle n’est pas sans rappeler l’analyse développée par Albert Memmi, au milieu des années cinquante, dans son célèbre Portrait du colonisé, de même que les vives protestations d’un Gaston Miron qui, il y a quarante ans de cela, nous parlait d’une langue qui n’a pas les moyens. 

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