Un historien sans histoire : Maurice Séguin et Les normes

Un historien sans histoire : Maurice Séguin et Les normes

  • Auteur(e): Éric Méchoulan
  • Dossier: Hors-dossier
  • Type: Article

Extrait

Le rêve de certains historiens est de disparaître sous l’époque et le lieu qu’ils décrivent. On pourrait appeler cela « objectivité », si le louable souci méthodologique ne se trouvait parfois profondément investi par la nécessité intérieure d’épouser de si près un temps disparu qu’on a l’air de faire partie du paysage. Maurice Séguin compte, je crois, parmi ces historiens sans histoire. Cela ne signifie pas qu’il n’a pas laissé de marques dans l’histoire de l’historiographie québécoise et même au-delà du petit terroir des universitaires. Il a été ainsi considéré comme un des artisans de la modernité nationale du Québec : il compte au nombre (dans un sondage du magazine L’actualité) des cent québécois qui ont « fait le XXe siècle ». D’ailleurs, au moment de sa mort, René Lévesque, alors premier ministre, envoya une lettre à l’épouse de Maurice Séguin déclarant : « Non seulement Maurice Séguin a-t-il exploré notre passé avec une vigueur et une honnêteté qui devraient faire école, mais encore a-t-il toujours eu le souci de partager le fruit de ses recherches comme tout grand éveilleur. L’histoire québécoise a vraiment trouvé en lui un de ses grands maîtres. »

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