Le citoyen au village et l’apprentissage de l’ordre démocratique : l’exemple des élections municipales dans le département du Finistère en 1848

Le citoyen au village et l’apprentissage de l’ordre démocratique : l’exemple des élections municipales dans le département du Finistère en 1848

  • Auteur(e): Laurent Le Gall
  • Dossier: Culture démocratique et aspirations populaires au XIXe siècle : la vie démocratique au quotidien
  • Type: Article

Extrait

De la Seconde République en France, on retient fréquemment l’image d’une révolution qui tenta de renouer avec le mouvement d’émancipation que promut sa grande devancière et la mesure politique inouïe qui consista à faire de tous les hommes de plus de 21 ans des électeurs. Le suffrage universel couronnait un processus d’organisation de la sphère politique dont on peut suivre les inflexions depuis la Révolution. Il participait incontestablement à la construction et à la définition de la figure du citoyen-électeur que les scrutins à rebondissement, en 1848, vinrent mettre à l’épreuve. L’on vota partout et l’on vota beaucoup entre le 23 avril (élection de l’Assemblée constituante) et le 10 décembre (élection du président de la République). De nombreuses études ont été faites sur cette année sans pareille qui ont mis en valeur les transformations des paysages sociaux et politiques non seulement à Paris et dans les grandes villes mais aussi en province. En revanche, peu d’analyses ont tenté d’appréhender l’extraordinaire nouveauté dont se paraient ces votes de masse et l’étape qu’ils constituèrent pour des hommes majoritairement exclus, avant l’arrêté du 2 mars et le décret du 5 mars, de la prise de décision démocratique.

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