L’organisation paternaliste de réseaux sociaux au XIXe siècle : une voie de politisation de la vie démocratique au quotidien

L’organisation paternaliste de réseaux sociaux au XIXe siècle : une voie de politisation de la vie démocratique au quotidien

  • Auteur(e): Philippe Hamman
  • Dossier: Culture démocratique et aspirations populaires au XIXe siècle : la vie démocratique au quotidien
  • Type: Article

Extrait

C’est dès la Monarchie de Juillet que les historiens repèrent en France les principaux thèmes d’une pensée du libéralisme tempéré, où l’Angleterre est considérée comme l’ami-modèle. Ici, la grande industrie est acceptée à la condition qu’elle ne remette pas en cause le rôle associé à la petite entreprise traditionnelle : éviter la prolétarisation massive et amortir les tensions sociales. Comme l’a défendu Frédéric Le Play, à la campagne, les ouvriers et leurs familles bénéficient de la bienveillance des chefs d’entreprise et de ressources complémentaires agricoles, tandis qu’à la ville le déracinement conduit à une situation dangereuse pour l’ordre social. Or, dans la logique libérale, la question ne pouvait être résolue par l’État. Des solutions privées ont alors été expérimentées, telles les politiques patronales : les patrons étaient eux directement intéressés à la paix sociale et à l’entretien de la main-d’œuvre. La seconde moitié du XIXe siècle voit ainsi la formation de grandes industries paternalistes, à l’exemple de la faïencerie de Sarreguemines en Moselle, que nous retenons afin de réévaluer la dimension socio-politique de ce mode original d’organisation sociale, en focalisant sur la gestion des réseaux sociaux locaux, progressivement saisis au sein des processus de démocratisation de la société depuis l'avènement du suffrage universel en 1848. 

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