Évolution du discours féministe sur « la prostitution » au Québec

Évolution du discours féministe sur « la prostitution » au Québec

  • Auteur(e): Maria Nengeh Mensah et Marie-Claude Laberge
  • Dossier: Sexualité et politique
  • Type: Article

Extrait

En 1987, le magasine féministe La Vie en rose publiait un numéro spécial sur la prostitution. La conseillère municipale de Montréal avouait que « ce qui manque aux féministes du Québec, pour réfléchir sur cette question, ce sont des échanges directs avec des groupes de prostituées — comme il y en a eu en France, par exemple — peut-être alors serions-nous davantage en mesure d’évaluer plus précisément les besoins de ces femmes » (Escomel, 1987, p. 19). Vingt-cinq ans plus tard, et après de nombreux échanges entre féministes et prostituées, notamment dans le cadre des activités de la Fédération des femmes du Québec, le débat est encore le même, très polarisé. En effet, le contexte social actuel qui caractérise le travail du sexe est particulièrement déterminé par ses dimensions légales, politiques, et féministes. Ce n’est pas un « métier comme un autre » (Geadah, 2003), puisqu’il est caractérisé par la criminalisation et la judiciarisation ; la persistance de la stigmatisation (la « putain » est déjà et toujours corrompue, perverse ou déviante) ; de la violence (homicides, agressions, mépris) et de la discrimination envers les femmes, les hommes et les transsexuelles qui l’exercent (accès aux services sociaux, judiciaires, policiers et de santé). 

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