Amour des foetus et « nouvelles » technologies de contrôle de l’espèce : le débat italien sur la procréation médicalement assistée

Amour des foetus et « nouvelles » technologies de contrôle de l’espèce : le débat italien sur la procréation médicalement assistée

  • Auteur(e): Nicoletta Diasio
  • Dossier: Sexualité et politique
  • Type: Article

Extrait

L’existence de mécanismes de co-construction entre épistémê, dispositifs de pouvoir, prolifération de discours, technologies et « invention » de nouveaux types d’individus constitue l’une des majeures contributions de Foucault aux sciences humaines. Il me semble que la constitution de l’embryon en tant que sujet de droit dans la récente loi italienne en matière de procréation médicalement assistée (loi 40/2004) s’inscrit dans cette production de nouvelles typologies d’individus. L’acharnement avec lequel les différents acteurs se sont disputés la légitimité à définir « qu’est-ce que la vie » me semble traduire l’émergence d’un nouveau rapport au pouvoir et à l’individu. La maîtrise du pouvoir d’enfanter, le contrôle sur les nouvelles figures de la filiation, la définition et l’exercice de la « bonne » sexualité reproductive dessinent une arène où se confrontent les différents acteurs chargés de construire des sujets au double sens du terme. L’embryon manipulé y est à la fois une des figures de la victime, l’absolu à portée de l’individu, une menace pour l’espèce humaine, une promesse de salut et un des pivots qui consentent aujourd’hui « l’épinglage du dispositif d’alliance et du dispositif de sexualité dans la forme de la famille» (Foucault, 2004, p. 143). 

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