Une Église constetée au nom de la foi : Action catholique, militantisme chrétien et modernité au Québec, 1930-1970

Une Église constetée au nom de la foi : Action catholique, militantisme chrétien et modernité au Québec, 1930-1970

  • Auteur(e): Lucie Piché
  • Dossier: Hors-dossier
  • Type: Article

Extrait

Une vision dichotomique de l’histoire imprègne trop souvent encore l’analyse de l’évolution de la société québécoise au XXe siècle. Avant que n’advienne la révolution salvatrice des années 1960, le Québec aurait été massivement sous le contrôle d’un clergé conservateur, tourné vers un passé révolu. Maintes fois infirmé par bon nombre d’études, ce cliché d’une société figée se perpétue néanmoins dans l’imaginaire collectif, occultant de larges pans d’une réalité beaucoup plus complexe. Loin d’être issus d’une génération spontanée, les principaux acteurs de la Révolution tranquille ont en effet puisé leur inspiration à même des expériences qui, depuis les années 1930, n’ont cessé de se multiplier, souvent sous l’égide même de l’Église. Dans la première moitié du siècle, l’Église perpétue certes un discours conservateur où dominent le clérico-nationalisme et l’agriculturisme, mais elle trace également des voies parallèles. Tout en résistant au monde moderne où priment la rationalité et l’affirmation du sujet, l’Église s’immisce en effet dans cette modernité, cherchant à sacraliser tout ce qui naît en dehors d'elle.

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