« Fiabilité », « Risque » et « Résistance » : surveillance au Canada des homosexuels durant la Guerre froide

« Fiabilité », « Risque » et « Résistance » : surveillance au Canada des homosexuels durant la Guerre froide

  • Auteur(e): Patrizia Gentile et Gary Kinsman
  • Dossier: Homosexualités et politique au Canada et au Québec
  • Type: Article

Extrait

À la fin des années 1950 et au début des années 1960, l’approche en matière de classifications d’emploi des services de sécurité publique visait à perturber la vie quotidienne de centaines de lesbiennes et de gays au pays. Parmi ceux-ci, un bon nombre ont perdu leur emploi au sein de la fonction publique ou de l’armée tandis que d’autres ont subi une rétrogradation ou ont dû accepter des postes dont les tâches comportaient un caractère moins confidentiel. Dans le contexte de la Guerre froide, on attribuait une moralité douteuse aux gays et aux lesbiennes, ce qui les rendait supposément plus vulnérables au chantage et à la subversion de la part d’agents soviétiques. La GRC a recensé les noms de milliers de personnes qui étaient soupçonnées d’être homosexuelles. Le gouvernement a également financé et encouragé la recherche afin de trouver des moyens de déterminer l’orientation sexuelle d’une personne donnée. Cet article évoque les principaux aspects de notre enquête plus approfondie sur les campagnes de sécurité nationale visant les homosexuels au cours de la période couvrant les années 1950 jusqu’à la fin des années 1980. Nous nous sommes basés sur des renseignements de première main qui nous ont été directement transmis par des personnes ayant été congédiées et sur les textes officiels qui régissaient ces mesures.

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