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Vice, déviance et criminalité

  • Auteur(e): Amélie Grenier, Caroline Robert, Martin Petitclerc et Donald Fyson
  • Dossier: Vice, déviance et criminialité
  • Type: Présentation de dossier

Extrait

Les articles de ce dossier sont issus du colloque Vices et criminalité organisé par le Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS). Cette rencontre a été l’occasion de présenter des recherches en cours dans le champ de l’histoire de la déviance. Le terme « vice » s’est imposé pour des raisons historiques : les mouvements de réforme l’ont traditionnellement utilisé pour désigner ce qu’ils considéraient comme des habitudes comportementales déviantes, ce qui leur a permis de justifier de multiples mesures de régulation morale des conduites. Le vice n’est donc pas un terme neutre. Il est en fait le produit d’un discours particulier de la déviance qui insiste sur l’incapacité morale des personnes à « se contrôler » et à se conformer à certaines normes sociales considérées comme fondamentalement bonnes[1]. Ainsi, ce discours n’aborde pas la déviance comme le symptôme d’une maladie physiologique ou psychologique, ni comme la manifestation de la résistance à des normes sociales qui pourraient être oppressives, mais bien comme le produit d’une morale défaillante et d’une incapacité de s’autogouverner. Formulé en ces termes, le discours sur le vice a justifié de nombreuses interventions dans le social, allant des campagnes de moralité publique à l’internement des déviants, en passant par la criminalisation de comportements considérés comme dangereux pour l’ordre public.

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