Francophonie et régionalisme : entre vision universalisante et une version particularisante de la langue française

Francophonie et régionalisme : entre vision universalisante et une version particularisante de la langue française

  • Auteur(e): Jean-Nicolas De Surmont
  • Dossier: Hors-dossier
  • Type: Article

Extrait

C’est vraisemblablement dans la France des années 1870 que le mot régionalisme est attesté pour la première fois, paradoxalement au tout début de la Troisième République et de l’accélération des mesures de la politique linguistique jacobine. La rubrique étymologique du Trésor de la Langue Française (désormais TLF) mentionne ces sources :

1. 1875, 6 oct. « esprit de région, de localité » (J. De Reinach, Journal des débats, 2e page, 2e col. dans Littré, Suppl., 1877) ;
2. 1878 « tendance à ne considérer que les intérêts particuliers de la région, du pays qu’on habite » (Larousse, 19e Suppl.)

On ne parle pas encore de français régional, dénomination qui n’apparaît officiellement qu’en 1969, mais à la même époque les philologues et linguistes commencent à s’intéresser activement à la dialectologie. Dans la foulée d’un décret officiel de la République française assurant la promotion, entre 1881 et 1883, du terme de dialectologie, le Suisse Jules Gilliéron commence à enseigner la dialectologie en 1883 à l’École des Hautes Études, en plus de fonder en 1887 la Revue des patois gallo-roman. Gilliéron réalise son premier atlas en 1880, le Petit Atlas phonétique du Valais roman (sud du Rhône). 

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