Extrait
Et l’on exigeait ainsi des soldats un courage dont les héros homériques n’avaient même pas idée.
- Ernst Jünger
La guerre était l’épreuve du courage. Le barde y veillait, l’entretenait. Le courage était si honorable que le héros pouvait même insulter le roi. Ainsi d’Achille à Agamemnon: «Sac à vin! œil de chien et cœur de cerf! Jamais tu n’as eu le courage de t’armer pour la guerre avec tes gens, ni de partir pour un aguet avec l’élite achéenne: tout cela te semble la mort !» Deux millénaires et demi plus tard, Nietzsche essentialisait encore la valeur martiale: «La guerre et le courage ont plus fait de grandes choses que l’amour du prochain […] l’homme est quelque chose qui doit être surmonté ».